Moi j'ai déniché ça. C'est publié par un certain Hoëllard sous le titre "Lunes Noires" (au pluriel) et, à en croire ces lignes, nous avons affaire à un connaisseur. (Editeur EP Véhicule, Nantes, 2001)
"Continuant de tourniller, elle s'écarte jusque devant le lavabo où, peaufinant d'élégance, elle se reprend à papoter de tout, bâtons rompus de quand on s'est connus, de ce qu'elle était ma première nègre -snob ou goût du jour, elle dit black, première black-, de ce qu'on n'avait jamais couché, de rien. Sans rien tourner, volumineuse, offrant au miroir buste et chute d'épaules d'une amie devenue petite amie, m'examinant et observant, regard oblique, ses cheveux lissés, presque bleus, mon regard sur elle, sa manière mate et sans excuse, Arlette demande : comment tu me trouves? Rembourrée, non? Curieuse? Futile? Comme toutes, sans plus. Son ventre effectivement, massif, plastique jusqu'au volume flamand des fesses ceinturées d’un bout de jupe gris-noir et la puissance de ses tétons enveloppés d'une soie vert d’eau et avec ça, droite comme une reine, menton voyou et aussi noire qu’une statue. La ouate tout confort! Ses fesses rebondies sacrum. Sa lippe un peu gonflée, retenue sur les mots. Son menton rondelet. Spinal orné fossettes vers les fesses. Lumière rasante. Ses hanches fermes comme au cirque. Une collégienne guillerette qui, prélude à l'œuvre du coït, dit bien aimer la chemise que je porte. Drôlement chic à son avis - oh, ce mot dans sa bouche... Portrait en pied de l'artiste et verdict cosmétique. Pavois de charmes et son visage plus vieux d'une heure dans le métier. Ninon. Arlette ou Ninon.
D'un silence si parfait qu'on entend gronder la ville."
Cela dit, j'ignore si on le trouve encore. Aline